Les Lannionnaises installent la sororité sur les bancs de l’ENSSAT

L’association féministe les Lannionnaises invite les étudiantes à s’imposer dans cette école d’ingénieurs où les hommes sont majoritaires.

Les chiffres font froid dans le dos. 80% des étudiants de l’Enssat sont des hommes. Dur de se faire une place dans ce contexte pour les futures ingénieures de Lannion. « Juste leur dire qu’intégrer ce métier, c’est possible, ça les rassure ! » C’est la mission que s’est fixée Adèle Hamon, présidente de l’association Les Lannionnaises, créée début 2022. « Dans notre école, les filles nous connaissent, et elles savent qu’elles peuvent s’adresser à nous en cas de problème. » Cette solidarité entre femmes, ou sororité, s’est installée dans l’enceinte de l’école d’ingénieurs. Parmi leurs actions, les Lannionnaises ont obtenu l’installation à l’Enssat d’un distributeur de protections face à la précarité menstruelle.

À la rencontre de leurs aînées

Les Lannionnaises organisent aussi des tables rondes, pour que les étudiantes et étudiants ingénieurs puissent rencontrer les professionnelles du métier. L’occasion d’en apprendre plus sur la carrière de ces femmes. En mars dernier, tous se sont accordés sur la nécessité de voir une meilleure parité dans ce métier. « Dans l’informatique, on travaille de plus en plus avec des intelligences artificielles. Si tous les algorithmes sont programmés par des hommes blancs de 40 ans, ce sera un problème. » s’inquiète Elisa, salariée à Nokia. Ces programmes fonctionnent selon des codes qui interprètent la société et ses normes. Ils doivent ainsi représenter une diversité de points de vue selon elle.  L’association étudiante donne aussi des conférences dans les collèges et les lycées. « Il faut changer les mentalités dès le plus jeune âge, estime Adèle Hamon, qui veut sortir du stéréotype de la fille infirmière, et du garçon ingénieur, une auto-censure encore trop transmise aux écoliers. On plante une petite graine, et ça les aide à se faire une idée du métier. » Vanessa, développeuse informatique à Orange lui emboîte le pas. « Par le passé, j’ai rencontré une étudiante qui adorait l’informatique, qui voulait vraiment en faire son métier, et ses parents n’ont pas voulu. Ça m’avait choquée. »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Back To Top